La Fuite : lancement et casting

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Une fois le scénario écrit, bien fatigué, j’ai pris mon courage à deux mains pour lancer la pré-production assez vite, et ne pas laisser le temps au soufflet de retomber. Premier film live, relativement simple techniquement (forcément, c’était une des contraintes de base – je parle pas du jeu des acteurs, on en reparlera…), je me suis dit que c’était l’occasion ou jamais de tout faire moi même et avec mes amis et collègues d’Ankama. De vivre une aventure sympa, de me casser les dents peut-être, mais en tout cas d’apprendre énormément – et ça, au final, c’est ce qui me fait vivre. Je n’ai donc même pas essayé de savoir si je pouvais avoir un producteur, et j’ai commencé à réfléchir au bar où j’allais tourner et à mon casting, laissant de côté les aspects et l’équipe techniques dans un premier temps, ainsi que la liste vertigineuse de tout ce que j’aurais à faire en pré-production.

Voilà bien le défi du film : avec aucun autre moyen que mes amis, mes collègues, et tous les bénévoles qui voudront bien m’aider, le but est de réaliser un film d’un quart d’heure environ, peut être un peu plus, avec une qualité cinéma. Rien que ça, oui, et entièrement à la débrouille.
(ça comprend : scénario, technique, et jeu des acteurs, on ne fait l’impasse sur rien…)

Je commence bien évidemment sans aucun matériel – je ne possède personnellement qu’un appareil photo (un reflex : Canon 500D et deux objectifs) et un micro de chant – histoire d’être sûr de me mettre des bâtons dans les roues dès le début de la pré-production !

Je ne serai bien sûr pas déçu si on n’atteint pas une qualité exceptionnelle sur tous les tableaux, l’important, c’est que ça sera formateur.

  • Le bar

Dès l’écriture du scénario, j’avais un bar qui me trottait en tête – dont je ne vous dirai le nom qu’une fois le tournage terminé – mais je n’osais pas aller demander d’y tourner, je me rend compte aujourd’hui que j’avais peur, inconsciemment, d’être face à un refus pur et simple, et surtout, que, faisant lire le scénario au patron, il me dise quelque chose du genre « HA ! c’est naze, hors de question que tu tournes cette bouse ici !« .
Et donc, je suis entré dans une phase où j’analysais visuellement tous les bars que je croisais, à la recherche de celui qui correspondrait le mieux au film – avec en tête quelques solutions de secours, les quelques bars où je finirai par m’enraciner si je ne fais pas gaffe, et où, conséquemment, le patron m’aime bien.

Finalement, un jour comme ça, par hasard, mon ami-collègue Sylvain est arrivé vers moi et m’a sorti un truc du genre « A priori, c’est ok pour le bar que tu voulais, on a juste à y faire un tour pour confirmer avec le patron« . J’ai bondi, et la semaine suivante, on y est passés pour « boire juste une petite bière« . Effectivement, à ma grande surprise, le-dit patron de ce-bar-dont-je-ne-vous-dirai-le-nom-qu’une-fois-le-tournage-terminé a accepté sans simagrées (j’ai hésité avec le mot minauderie…) de me prêter son bar, qui plus est les jours de fermeture pour être tranquilles. Avant même d’avoir lu le scénario. J’y retourne dans quelques jours, on verra si il est toujours du même avis après l’avoir lu, mais pour l’instant, c’est une sacrée bonne nouvelle pour moi !

  • Casting

Parallèlement à cette recherche du bar, j’ai mis en route une partie très importante – donc hyper stressante – mais particulièrement enrichissante de la pré-production : le casting !
D’abord, faire une annonce, et toucher un maximum de gens avec. Parce que oui, montant un projet où le seul budget sont mes deniers personnels, ne devant donc travailler qu’avec des bénévoles, je n’espérais pas que des comédiens professionnels se joignent à l’aventure. Donc, j’ai passé mon annonce à tout mon entourage, et internet aidant, j’ai réussi à faire en sorte que ça se répande pas mal, pour finir par toucher aussi des comédiens avec de l’expérience.

Ce que je n’ai pas encore dit, c’est que si le film est techniquement relativement simple, ce n’est pas du tout le cas du jeu des acteurs, où l’importance des émotions, et en particulier la tension de la dernière scène, rendent les rôles plutôt difficiles… Une galère que je n’avais pas vraiment prévue, et qui me stresse pas mal. Ma plus grande inconnue : Serai-je à la hauteur pour diriger mes comédiens ? Je me rend compte pendant les castings que ce n’est vraiment pas évident, et je me dis surtout que les acteurs ne sont jamais mauvais, c’est moi qui ai parfois du mal à les diriger. Un paramètre à prendre en compte dans le choix des acteurs, il faut que le feeling passe entre nous !

J’ai donc eu pas mal de retours sur mon annonce, et plusieurs personnes sont venues me rencontrer, chez moi (étrange pour eux comme pour moi, mais une fois brisée la glace, c’est sympa), et passer le casting. Je leur ai fait travailler quelques répliques, sous l’oeil de mon appareil photo passé en mode vidéo.

Constatation à laquelle je ne m’attendais pas forcément : il y a deux à trois fois plus de filles motivées à jouer la comédie que de garçons. J’ai du mal à en comprendre la raison. Ça s’explique à mon avis par une pudeur plus grande chez les hommes, j’en ai la nette impression, et aussi la volonté côté masculin de bien lire le scénario d’abord, d’être sûr qu’il vaut le coup, etc. Les hommes n’acceptent de passer le casting qu’après s’être posés environ 100 fois plus de questions que les femmes… Dommage pour moi, il y a 3 rôles masculins et un seul rôle féminin dans le film… Le prochain film, je ne ferai pas cette erreur !

Enfin bref. Aujourd’hui est un grand jour : je choisis définitivement l’actrice qui jouera le rôle principal du film ! J’ai fait de courts montages des rushes tournés pendant les castings, j’ai donc 6 vidéos de 6 comédiennes  que je vais regarder dès que j’aurai fini de rédiger cet article, et je fixerai mon choix. Résultats communiqués dès demain !

Côté masculin, j’en ai déjà vu quelques uns, mais j’ai encore trois personnes à rencontrer, donc mon choix se fera plus tardivement – même si Justine, qui s’occupe des costumes, commence, avec raison, à me mettre la pression…



About the author

duduf

My first work in the movie industry was making special FX and compositing on "The Maiden and the wolves", a French movie by Gilles Legrand, in 2007. Then, I co-directed "Bave Circus" in 2008, a short animated film which was screened in a lot of festivals worldwide. It won the…

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